Jean-Marc Saulnier
Artiste
NÉ EN 1958 à Montbéliard, Doubs
Vit et travaille à Glun en Ardèche
« Des-sin / scin-dé : le travail de Jean Marc Saulnier est une question de retournement, un jeu avec la matière tracée dans laquelle il tranche, à vif, qu’il renverse, décale et recolle, pour mieux questionner, brouiller les pistes, atteindre un nouveau dessein, ouvrir le sens, « déceindre » l’espace.
Son œuvre est le fruit d’un processus de construction, déconstruction, reconstruction et de mise en débat de l’espace de la peinture.
A partir de gestes toujours rejoués : dessiner, peindre, découper, retourner, déplacer, coller, il donne vie et explore une infinie variété de possibles de l’espace pictural. En introduisant des modifications dans son système, Saulnier affronte le chaos, le traverse, le dépasse, l’incorpore. Ce chaos habite l’œuvre. Il conditionne sa transformation, rend possible d’autres configurations, une mobilité, un devenir de l’œuvre en perpétuelle mutation.
L’œuvre, dans sa dimension fragmentaire, aurait d’ailleurs une parenté avec le fonctionnement mémoriel, à travers lequel, le souvenir, souvent parcellaire, est déplacé, recomposé et sublimé. De même, l’oubli joue ici un rôle essentiel, la perte du dessin initial est créatrice, porteuse de liberté, d’une poétique de la légèreté, d’un mystère où chacun peut se projeter.
La problématique du cadre est également récurrente. Les séries « Limites », « Hors limites », « Hors cadre » font notamment référence et écho aux recherches de certains artistes du groupe Supports-Surfaces.
Les dernières séries explorent de nombreuses combinaisons chromatiques. Elles font échos aux peintres qui ont marqué l’artiste : Messagier, l’un de ses maîtres, ou Véronèse pour la splendeur de sa palette. En parallèle et en complémentarité, une recherche est menée sur le noir et blanc, les richesses du gris, par l’utilisation de la pierre noire, du graphite et de la cire.
Il est aussi question du plein et du vide. Le réagencement des fragments découpés se fait toujours en laissant des trouées, des interstices qui rythment la surface. La porosité de l’œuvre crée une respiration intérieure, un passage qui ouvre les espaces, sans dessus-dessous, invite l’œil à des traversées de la peinture, inédites et jubilatoires. »
Extrait de texte « Retourner (à) la peinture » de Martine Guillerm
Site de l’artiste :
http://www.jeanmarcsaulnier.fr/actualite/